« Aucune grâce extérieure n'est complète si la beauté intérieure ne la vivifie. La beauté de l'âme se répand comme une lumière mystérieuse sur la beauté du corps. »
Victor Hugo
Moses Mendelssohn, philosophe et grand père du célèbre compositeur allemand, était loin d’être un bel homme. En plus d’être petit, il était bossu.
Il visita un jour un marchand de Hambourg qui avait une fort jolie fille nommée Fromet. Moses tomba follement amoureux d’elle. Mais son apparence contrefaite répugnait à Fromet.
Lorsqu’il fut temps de partir, Moses prit son courage à deux mains et gravit l’escalier qui menait à la chambre de la jeune fille. C’était sa dernière chance de lui parler. Fromet était d’une beauté sans pareille, mais elle lui faisait beaucoup de peine en refusant obstinément de le regarder. Après plusieurs tentatives pour engager la conversation, Moses demanda timidement : « Croyez-vous que les mariages soient faits au Ciel ? »
« Oui, répondit-elle, les yeux toujours rivés au plancher. Et vous ? ».
« Oui, je le crois, répondit-il. Voyez-vous, au Ciel, lorsqu’un garçon naît, le Seigneur annonce quelle fille il mariera. Quand je suis né, on m’a désigné ma future épouse. Puis le Seigneur ajouta : ‘Mais ta femme sera bossue’. »
« Aussitôt je me suis écrié : ‘Oh Seigneur ! Une femme bossue, ce serait une tragédie. De grâce, Seigneur, donnez-moi la bosse et faites qu’elle soit belle.’ »
Alors Fromet regarda Moses dans les yeux. Mue par un lointain souvenir, elle tendit le bras et donna sa main à Mendelssohn, dont elle devint plus tard l’épouse dévouée 26 ans durant.