« Le succès est un état d'esprit. Si vous voulez réussir, commencez par penser à vous en tant que gagnant. »
Joyce Brothers
Ah ce sacro saint "succès" !
La notion de succès est devenue floue tellement on l’utilise à tort et à travers. Parfois ce concept agace ou semble utopique ou galvaudé.
Que représente le mot "succès", que veut-il encore dire ?
Qu’est-ce réellement ?
Est-ce que l’image que ce mot représente n’est pas stigmatisée, exagérée, relative et stérilisée ?
A force de le quête de succès, savons-nous encore ce que nous recherchons ?
Au fond, à force de parler de succès, ne cédons-nous pas à une phénomène sociétal qui nous pousse à toujours plus de performances ? Le monde de l'entreprise a peut-être saturé l'image de ce mot, pourtant noble !
Qui ne rêve pas de pouvoir vivre le succès au fond ?
La notion et interprétations que nous donnons aux mots "succès" et "réussite", est relative à nos propres cadres de références, notre culture familale, personnelle, notre environnement qui créent nos propres critères d'interprétations personnels et de ressentis.
Le succès, c’est avant tout état d’esprit.
S'il représente une réussite sociale, financière, spirituelle, un bonheur, c’est vous qui vous êtes fait cette image, progressivement formée par vos multiples expériences de vie, de vos sensibilités, croyances et influences environnementales.
Dans certains cas, nous nous laissons piéger par l’idée que la réussite (telle que nous nous l’imaginons individuellement) est le résultat d’une chance, d'un "coup de bol", d'une manifestation divine ou d’un don particulier.
En est-il réellement vrai ?
Interprétons-nous la réussite des autres comme des coups de pouce de la chance et notre propre échec à un manque de chance, une fatalité d'un sort que nous ne maîtrisons pas, d'un manque de chance ou de circonstances quelconque indépendantes de notre volonté ?Est-ce une question « d’étoiles » ou « de cartes », de « destin » écrit ?
Qui suppose qu’un destin est écrit ne pourra pas croire à la force du libre arbitre, puisque tout est prédestiné, pourquoi alors se battre… Nous sommes avant tout nous même maîtres de notre vie. Et si parfois, en effet, "le hasard" croise notre chemin, c’est nous qui décidons d'accueillir cette chance ou de la laisser passer. Nous décidons d'en faire quelque chose ou pas.
Prenons un exemple qui nous touche tous : la conjoncture économique et sociale difficile : "c'est la crise !". On ne risque pas de l'oublier, les médias nous le rappelle tous les jours... Nous entendons à longueur de journées combien il est difficile de s’en sortir. Les emplois tombent en masse, des entreprises mettent la clé sous la porte, le pouvoir d’achat est devenu très superficiel,… Oui, c’est vrai, nous vivons une période difficile. Oui, c’est vrai l’histoire économique de l’Ère Industrielle n’a jamais connu un tel malaise, une telle crise, un tel désastre social. Oui, c’est vrai, perdre un emploi est inquiétant. Tout ceci est vrai.
Mais... Est-ce le seul chemin que nous nous autorisons à suivre ?
Je vous invite à envisager un instant que « le succès » ou « le bonheur » est une question de « capacité d’agir » et « d’état d’esprit ». L’action est, en somme, la seule raison de réussir. Laissez-moi développer :
Lorsque nous observons ceux qui connaissent le succès (tel que vous le concevez, et c’est une question individuelle, je le répète), nous pourrons constater qu’ils ont tous un point commun : ils ont développé un état d’esprit qui les met dans un état fertile qui pousse à l’action.
Ce que nous faisons ou pensons dans la vie est déterminé par la façon dont nous communiquons avec nous-mêmes. Nous établissons tous des communications internes, les choses que nous imaginons et que nous ressentons à l’intérieur de nous-mêmes. Vous savez, ces petites conversations que nous faisons avec nous-mêmes, nos petits scénarios internes.
Vos pensées vont mobiliser des ressources fécondes ou au contraire stériles voire destructrices. Par conséquent, considérant ceci comme un état de fait, ce n’est pas ce qui se passe qui compte, mais la façon dont nous nous le représentons et dont nous y réagissons. Les gens qui réussissent font face à autant de problèmes que ceux qui échouent. Ils vivent dans le même monde que tous les autres et subissent eux aussi les mêmes contraintes sociétales, financières ou physiques. Eux aussi doivent faire face à l'adversité et aux échecs. Ce n’est pas ce qui nous arrive qui distingue nos réussites de nos échecs. C’est la façon dont nous le percevons et dont nous réagissons face aux événements qui change tout. Vous savez le meilleur dans tout cela ? C’est que les neurosciences confirment que ce processus de pensée influence les fonctionnements et mécanismes du cerveau ! Ce n’est pas que de la théorie, c’est mesuré et mesurable scientifiquement et de nombreuses études nous le confirment régulièrement !
Henri Thoreau disait à juste titre : « les choses ne changent pas, c’est nous qui changeons ».
Pour illustrer cette observation et état de fait, imaginez un instant et essayez de le revivre pour comprendre : dans quel état d’esprit vous trouvez-vous en période de fêtes, lorsque vous vous préparez à partir en vacances, lorsque vous êtes amoureux (se), lorsque vous avez réussi un challenge, ou pensez un instant à n’importe quel autre moment qui vous entraîne dans un sentiment positif, constructif, euphorique, n’importe quelle réussite, aussi petite soit-elle,…
Pensez-y vraiment.
Arrêtez un instant votre lecture et concentrez-vous sur ces différents états internes.
Reprenez ensuite la lecture.
Que constatez-vous ?
Le monde autour de vous n’a pas changé, mais votre état d’esprit oui. Vos états internes changent comme par enchantement, et vous l'avez expérimenté : c'est instantané !
Souvenez-vous de vos ressentis : ils ne sont pas les mêmes dans chacune de ces situations.
Votre façon de réagir est le résultat d’une stratégie émotionnelle, c’est-à-dire d’un processus mental que vous mettez en route de façon totalement inconsciente car devenu habituel. Ce processus mental, dit "stratégie de pensées", est l’ordre dans lequel vous mettez vos pensées et des priorisations qui vous poussent vers un état interne spécifique et résutant de ces pensées.
Faites un nouvel exercice d’état émotionnel face à une situation : prenez une situation que vous désirez et imaginez-vous la vivre alors que vous êtes follement amoureux, ensuite extrêmement enthousiaste, ensuite en colère, inquiet, méfiant et sûr de vous. La situation évoquée est, dans chacun des cas expérimentés, toujours la même, en revanche, l’état interne dans lequel vous vous trouvez change votre représentation interne de la situation. C’est en cela que sera toute la différence et cela aura finalement de l’influence sur vos (ré)actions.
Votre expérience de l’événement n’est donc pas exactement ce qui s’est produit mais la représentation que vous vous en faites. Qu’est ce qui fait que parmi nous, d’où que nous venions, de France, de Belgique, du Canada, du Maghreb, n’importe où, il existe tant de divergences et d’interprétations d’un même événement, comme par exemple cette crise ?
Ce n’est pas ce qui arrive qui fait la différence mais la représentation que l'on s’en fait. Rien n’est ni bon ni mauvais en soi (dans l’absolu bien entendu). La valeur d’un événement dépend de la façon dont nous nous le représentons.
La représentation que vous vous faites du monde crée l’état dans lequel vous vous trouvez et inévitablement vos comportements se calquent sur cet état. Remémorez-vous vos différents états que vous venez d’expérimenter il y a quelques minutes. Le monde est pourtant toujours le même lors de chacune de ces représentions.
Ayn Rand, convaincu de ce principe vital à exprimé : « le bonheur est un état d’esprit, une volonté de bienveillance, de confiance, de justice ». En ce qui me concerne : c’est tout à fait vrai.
Revenons un instant à cette période de crise que nous vivons tous. Comment (ré)agir face à ce sentiment d’impuissance ? Si nous analysons la situation avec un peu de recul, quelle est la chose qui est réellement en votre pouvoir ?
Une seule chose : vous et vos représentations internes que vous vous créez face à cette situation.
Il est clair que cet état d’esprit ne vous donnera pas d’emploi en soi ou ne paiera pas vos factures. En revanche, votre attitude vous met dans une position positive et féconde qui vous aidera à surmonter ce moment qui, tout compte fait, n’est probablement que temporaire. Le comportement que vous choisissez de revêtir changera vos perceptions et transformera tout pessimisme en optimisme. Cela pousse alors à revenir vers de vrais fondamentaux, de vraies priorités, de vraies valeurs essentielles. N’en avions-nous pas, tout compte fait, bien besoin dans ce monde frénétique et psychédélique hyper exigeant ? Et puis, cet état positif vous aidera à mieux relativiser, à prendre du recul, à mieux vivre ces moments, il est vrai, bien difficiles.
Les choses sur lesquelles vous vous concentrez influence tous vos résultats et vos ressentis.
Ne laissez pas votre « bonheur » ou « réussite » dépendre des autres ou des événements externes.
Pour « réussir » ce qu’on désire, il est indispensable de se représenter les choses de façon à se mettre dans un état suffisamment fécond pour y puiser de la force pour entreprendre des choses ou les vivre différemment.
Votre serviteur dans l'optimisme,
Michel Poulaert.